Des étudiants de la Torah posèrent à leur rabbin une question sur le sens d’un texte qu’ils ne comprenaient pas. Il leur demanda de lui montrer la page : “Que voyez-vous là ?” Ils répondirent : “des mots, des traces noires sur la page”. Il leur dit : “Les mots contiennent la moitié du sens. L’autre moitié se trouve dans les espaces blancs entre les mots”.

La lecture de tout texte sacré est un art que nous devons réapprendre. La sagesse monastique y voyait l’un des arts de la prière – la lectio divina (littéralement “lecture divine”). On dépasse l’analyse rationnelle et l’érudition (bien que soutenues par ces approches) pour atteindre le sens spirituel plus profond et universel de notre vision de la réalité.

Ce cours ouvre la lectio comme un moyen de faire l’expérience de la pleine signification, à la fois des mots et des espaces vides et silencieux entre les mots, unissant l’esprit et le cœur. La conscience s’enrichit ainsi, ouvrant l’œil du cœur avec la clé des textes sacrés. Cet art nous prépare ensuite à l’art le plus profond de tous, la méditation, qui franchit la frontière du langage pour entrer dans la réalité que désignent les mots.

La science et la technologie ont fait de nous tous des observateurs. Elles nous ont enfermés dans la cage de la superficialité en essayant de tout mesurer et expliquer. En conséquence, nous avons perdu l’art de lire les écritures sacrées, les rejetant comme des “mythes” et tarissant une source essentielle de sagesse pour notre époque.

Dans cette série, Laurence Freeman nous aidera à redécouvrir l’art de lire tout texte sacré de manière contemplative, en nous apprenant à entrer dans les livres qui composent la Bible hébraïque et chrétienne. Les chrétiens croient que le Verbe s’est fait chair, mais il est également vrai, comme le disait saint Bernard, que le “Verbe prend chair” de manière “vivante et active”, pénétrant jusqu’au cœur des hommes. Nous verrons alors pourquoi l’art de lire l’Écriture nous ouvre à être intimement lus par elle dans l’histoire quotidienne et changeante de nos vies : la thérapie de l’Écriture.

Après une vue d’ensemble de l’écriture dans le monde, Laurence nous montrera un chemin vers la lecture de la Bible comme si nous la lisions pour la première fois ou, comme le disait Cassien, “comme si nous l’avions écrite nous-mêmes.” Chaque session sera interactive, avec des petits groupes, entre les cours mensuels, qui liront ensemble des textes donnés.

Les traductions de la Bible diffèrent grandement selon les goûts personnels et les érudits. La Bible de Jérusalem (1966) ou surtout la New English Bible (1970) sont les choix personnels de Laurence.